vendredi 29 janvier 2010

L’épanouissement par le roman



Comédienne, Anaïs Jeanneret s’est trouvé un nouveau rôle : écrivaine.

On connaissait son visage, lisse et blond. Désormais, il faudra compter avec sa plume, rapide et précise. Anaïs Jeanneret, comédienne, a changé de voie : elle vient de publier son quatrième roman, La Traversée du silence. Une histoire d’amour hantée par l’ombre de la solitude et de l’absence. Angela, héroïne moderne, a tout pour elle. Mais elle ne parvient pas à croire qu’elle puisse mériter un homme, qu’elle puisse encore avoir droit à l’amour.

On semble là bien loin du cocon bourgeois cotonneux dans lequel fut, à regret, trop longtemps enfermée Anaïs Jeanneret la comédienne : « J’étais très frustrée, explique-t-elle aujourd’hui, cinq ans après avoir cessé cette activité-là. On ne me proposait que des rôles stéréotypés dans lesquels je ne me retrouvais pas. L’écriture est venue combler cette insatisfaction. »

Pour La Traversée du silence, Anaïs Jeanneret est partie d’une idée précise. « Un jour, dans mon imagination, j’ai vu cette femme, Angela, dans une véranda, dans cette maison étrange, cela ressemblait à un tableau d’Edward Hopper. Cette femme seule, en attente d’un homme qui, selon toute vraisemblance, aurait dû venir, mais qui, pourtant, ne vient pas. » Cela donne un roman à la fois intime et sobre, une sorte de journal de bord d’une femme amoureuse, fragilisée, parfois déjà en train de sombrer. Avec, en outre, une intrigue bien menée et un suspense rythmé par des rencontres ratées. « On ne choisit pas tout, quand on écrit, précise Anaïs Jeanneret. Une bonne partie s’impose de soi, indépendamment de notre volonté. En tout cas, je sais que je suis loin d’être au bout de ce processus. Tous ce que j’espère, c’est que ce roman est plus abouti que les précédents, mais… moins que les suivants. »

Anne Augié
La Traversée du silence, Editions Albin Michel, 240 pages

Source : Ouest France Dimanche / 28 Avril 2002